
Rapport d’évaluation d’impact du conseil consultatif sur l’égalité des genres
Résumé
Le Conseil consultatif sur l’égalité des genres (CCEG) a été créé en 2018 sous la présidence canadienne du G7. Il s’agit d’un organisme indépendant chargé de conseiller les dirigeantes et dirigeants ainsi que les ministres du G7 sur la promotion de l’égalité des genres au sein du G7 et au-delà. Depuis, le CCEG est devenu un élément incontournable du G7.
Au cours de sa présidence du G7 en 2025, le Canada a procédé à une évaluation d’impact du CCEG. Son objectif était de comprendre comment ce dernier a influé sur les efforts du G7 en faveur de l’égalité des genres, d’examiner ses méthodes de travail et de recenser des pratiques exemplaires. Cette évaluation, qui porte sur la période de 2018 à 2024, permet de faire les constatations suivantes :
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Le CCEG a contribué à ce que l’égalité des genres reste à l’ordre du jour du G7.
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Dans plusieurs cas, il existe un lien direct ou une forte corrélation entre les recommandations du CCEG et les engagements du G7, notamment dans l’établissement du Tableau de bord du G7 sur les écarts entre les genres, qui montre que le CCEG a contribué aux efforts en faveur de l’égalité des genres au sein du G7.
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Un chevauchement important a été constaté entre les recommandations du CCEG et les engagements du G7 en général, ce qui montre une corrélation entre les efforts du CCEG et ceux du G7.
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Les facteurs qui contribuent au succès du CCEG comprennent les priorités de la présidence du G7, le soutien apporté en temps opportun par la présidence du G7 et l’accès aux décideurs du G7.
Le simple fait que le CCEG se réunisse encore aujourd’hui – 7 ans après sa création – témoigne d’un certain succès et de l’engagement du G7 en faveur de l’égalité des genres pendant cette période.
« Au fil des ans, les réflexions du CCEG ont fourni des orientations essentielles et renforcé la capacité du G7 de promouvoir des engagements et des politiques efficaces. Cette collaboration a renforcé le rôle fondamental du G7 dans l’effort mondial pour améliorer les conditions de vie des femmes et des filles ».
– Eugenia Roccella, ministre de la Famille, de la Natalité et de l’Égalité des chances de l’Italie
Objet
Cette évaluation d’impact avait pour objet de faire le point sur la contribution du CCEG au cours des 7 dernières années. Il s’agissait ici d’examiner ses méthodes de travail afin de dégager des pratiques exemplaires, en plus de formuler une série de recommandations pour renforcer son rôle en faveur de l’égalité des genres dans le G7. Pour cela, il a fallu répondre aux questions générales suivantes :
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Quel a été le rôle du CCEG dans l’atteinte des objectifs du G7 en matière d’égalité des genres?
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Quels sont ses atouts et à quels défis est-il confronté?
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Comment l’aider au mieux à s’acquitter efficacement de son mandat?
Ce rapport présente les constatations de l’évaluation, assorties de recommandations, aux fins d’examen par les futures présidences.
Méthode
Le gouvernement du Canada a réalisé cette évaluation pendant la période d’avril à juillet 2025. À cette fin, il s’est appuyé sur :
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des entretiens virtuels avec 40 intervenants (les questions figurent en annexe)
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un sondage écrit
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un examen documentaire pour analyser les documents finaux sur les engagements pris par les dirigeantes et dirigeants du G71, les recommandations du CCEG et les données de recherche existantes sur les engagements du G7 en matière d’égalité des genres
Ces intervenants comprenaient des fonctionnaires de gouvernements du G7 détachés auprès des anciens secrétariats du CCEG et des anciennes équipes de sherpas, des présidents et des membres actuels ou sortants du CCEG ainsi que des représentants du groupe de mobilisation du G7 « Women7 » (W7). À cela s’ajoutent une consultante indépendante, qui a conseillé deux secrétariats du CCEG, de même qu’une membre du Groupe de recherche sur le G7 de l’Université de Toronto.
Contraints
De nombreux facteurs influent sur les résultats du G7, y compris ceux liés à l’égalité des genres. Par conséquent, même lorsqu’un engagement énoncé dans un document final est conforme à une recommandation du CCEG, il peut être difficile de démontrer le lien de causalité plutôt que de corrélation, car cet engagement peut aussi correspondre à une priorité du G7.
Contexte
C’est au Sommet du G7 de 1990, à Houston, aux États-Unis, que les dirigeantes et dirigeants ont abordé pour la première fois la question de l’égalité des genres. Et c’est au Sommet de 1996, à Lyon, en France, qu’ils ont pris un premier engagement en la matière. Au fil des ans, cette question a fait l’objet d’une attention croissante, si bien qu’en 2018, ils ont pris un nombre record de 82 engagements dans ce domaine lors du Sommet de Charlevoix, au Canada.2
Cette année-là, la présidence canadienne du G7 a fait de l’égalité des genres et du renforcement du pouvoir des femmes l’une de ses 5 grandes priorités. Le CCEG a été créé pour « favoriser un programme transformateur du G7 ». Il apporte aussi son soutien aux dirigeantes et dirigeants ainsi qu’aux ministres pour que l’égalité des genres et l’analyse comparative entre les sexes soient intégrées à l’ensemble des priorités, des activités et des résultats du G7.
Le CCEG a été créé en tant qu’organe consultatif indépendant composé de 22 membres, dont deux coprésidentes, qui siègent toutes à titre honorifique. Les membres ont été choisis en fonction de leurs réalisations, de leur détermination à promouvoir l’égalité des genres et de leur capacité à influencer le discours public. Ils ont été invités à participer à une discussion de 90 minutes avec les dirigeantes et dirigeants au Sommet de Charlevoix. En outre, certaines d’entre eux, du fait de leur expertise, ont également été invités à participer à certains volets des réunions ministérielles organisées tout au long de l’année.
Le CCEG a bénéficié du soutien d’un secrétariat spécialisé, installé dans les locaux du bureau du sherpa et composé de 5 fonctionnaires. En plus de jouer un rôle essentiel de liaison entre le CCEG et la présidence canadienne du G7, il l’a aidé à organiser des réunions, à examiner les documents finaux du G7, à assurer la participation de ses membres aux réunions du G7 et à formuler ses recommandations.
Au cours de cette première année, le CCEG a formulé 60 recommandations qui ont permis d’élaborer un programme complet de mesures stratégiques nécessaires pour mettre un terme à l’inégalité des genres. Le secrétariat a organisé deux réunions du CCEG en personne au Canada, ce qui a permis d’instaurer un climat collégial et productif entre les membres, qui se trouvaient dans des zones géographiques et des fuseaux horaires différents. Bien que la participation au CCEG ne soit pas rémunérée, tous les frais de déplacement ont été pris en charge par la présidence canadienne du G7.
Les présidences successives du G7 ont continué de réunir le CCEG (sauf en 2020, où il n’y a pas eu de sommet). Ainsi, le CCEG est devenu l’un des volets récurrents du G7. Il est doté d’un mandat et d’un processus de nominations pluriannuelles de ses membres pour que toutes les présidences du G7 adoptent une démarche cohérente en matière d’égalité des genres. En 2023, les représentants du G7 se sont mis d’accord sur un mandat officiel, qui stipule que le CCEG « doit être convoqué sous chaque présidence du G7 en tant qu’organe consultatif auprès de la présidence sur les questions d’égalité des genres et de renforcement du pouvoir des femmes et des filles dans toute leur diversité ». Lors des sommets de Carbis Bay et d’Elmau, les dirigeantes et dirigeants ont également exprimé leur intention de faire du CCEG un élément permanent de toutes les présidences du G7. Cette volonté de pérennisation témoigne de la valeur que les membres du G7 accordent à ce mécanisme important dans le cycle de la présidence du groupe.
Depuis 2018, la composition du CCEG varie entre 16 à 35 membres. La nature de ses recommandations change également, de sorte qu’elles sont généralement plus ciblées qu’auparavant. Par exemple, il s’est concentré sur la réforme législative en 2019 et sur le rétablissement après la pandémie mondiale de COVID-19 en 2021. La formule adoptée en 2018 – à savoir la participation du CCEG aux réunions du G7 – s’est poursuivie, mais elle est devenue de moins en moins systématique et de plus en plus sélective au fil des ans. Par exemple, récemment, la présidence du G7 n’a invité les membres du CCEG qu’à la réunion ministérielle sur l’égalité des genres, ou n’a invité que la présidente à rencontrer le chef de la présidence pour présenter ses recommandations.
Engagements du G7 en matière d’égalité des genres et conformité
Le Groupe de recherche sur le G73 de l’Université de Toronto effectue le suivi des engagements des dirigeantes et dirigeants du G7, y compris ceux liés à l’égalité des genres. Il a montré que l’attention accordée à cette question peut varier au fil des ans. Bien que le premier engagement en ce domaine remonte à 1996, cette question figure régulièrement à l’ordre du jour depuis 2009 (sauf en 2020). Mesurée en pourcentage du nombre total d’engagements pris par les dirigeantes et dirigeants, la place accordée à celle-ci était faible au début, mais a augmenté régulièrement à partir de 2013, pour culminer en 2018 et 2019. De 2021 à 2024, elle s’est stabilisée, se situant entre 6 % et 8 % du nombre total d’engagements pris lors d’un sommet. En 2016, le G7 a commencé à publier des documents autonomes sur l’égalité des genres, mais cette pratique a pris fin après 2019.
Le graphique suivant exclut les années où les dirigeantes et dirigeants n’ont pris aucun engagement en matière d’égalité des genres. Il montre le nombre d’engagements en matière d’égalité des genres (à gauche) ainsi que leur pourcentage par rapport à l’ensemble des engagements pris cette année-là (à droite). Il illustre aussi la mesure dans laquelle le G7 a donné suite à ces engagements ciblés. Le Groupe de recherche sur le G7 définit les engagements comme des déclarations d’intention distinctes, précises et prospectives, qui sont faites publiquement et conjointement par les participants au Sommet.
Chart 1. G7 Gender Equality Commitments and Compliance
Chart 1. Texte de remplacement à l’intention des lecteurs d’écran
Le graphique est un tableau combiné intitulé « Engagements du G7 en matière d’égalité des genres » qui montre les données des Sommets du G7 qui ont eu lieu de 1996 à 2025. L’axe des abscisses indique l’année et le lieu des sommets, en commençant par 1996 Lyon et en terminant par 2025 Kananaskis. Le graphique comporte deux axes des ordonnées : l’axe gauche est intitulé « Nombres » (de 0 à 90) et l’axe droit est intitulé « Pourcentage (%) » (de 0 à 120).
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Les barres verticales représentent le nombre d’engagements en matière d’égalité des genres pris lors de chaque sommet. Les barres sont très basses de 1996 à 2015, le plus souvent inférieures à 10 engagements pour chacun. Une forte augmentation s’amorce lors du Sommet d’Ise-Shima en 2016 (environ 30 engagements). La barre monte encore au Sommet de Taormine en 2017 (environ 50 engagements) et culmine au Sommet de Charlevoix en 2018 (environ 80 engagements). Après 2018, le nombre d’engagements reste supérieur aux niveaux d’avant 2016, fluctuant entre 20 et 50 engagements jusqu’en 2025.
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La ligne verte continue indique le pourcentage d’engagements en matière d’égalité des genres par rapport au total. Cette ligne est proche de zéro avant 2016. Elle augmente fortement vers 2017 et 2018, et culmine au Sommet de Charlevoix. Ensuite, elle diminue progressivement, mais reste au-dessus des niveaux antérieurs.
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La ligne bleue en pointillé représente le taux de conformité en pourcentage. Cette ligne fluctue d’environ 50 % à 100 % pour toutes les années, avec des pics lors des sommets d’Évian (2003), de Lough Erne (2013) et de Charlevoix (2018), et des creux près des sommets de Camp David (2012) et d’Ise-Shima (2016).
La note au-dessus du Sommet de Charlevoix (2018) indique « Création du CCEG » pour marquer la mise en place du Conseil consultatif sur l’égalité des genres, qui coïncide avec la forte augmentation des engagements.
Dans l’ensemble, le graphique montre que les engagements en matière d’égalité des genres étaient minimes avant 2016, qu’ils ont augmenté considérablement après la création du CCEG, en 2018, et que le respect de ceux-ci a varié tout au long de cette période.
Bien que l’évaluation ne porte que sur le premier cycle du CCEG (2018-2024), elle note que les dirigeantes et dirigeants ont accordé une certaine attention à l’égalité des genres au Sommet de Kananaskis, en 2025, prenant 4 engagements pour la promouvoir.
Tout comme le nombre d’engagements en matière d’égalité des genres, le respect de ceux-ci par le G7 a lui aussi évolué au fil du temps. Pour le mesurer, le Groupe de recherche a examiné les mesures prises par les membres au cours de la période d’un an suivant le Sommet, et cela à l’aide d’une échelle de trois points4. Selon cet examen, le respect de ces engagements est en moyenne de 75 %. Toutefois, il a beaucoup évolué au fil des ans et cette évolution n’est pas nécessairement liée au nombre d’engagements pris. Par exemple, le taux de respect des engagements a atteint 47 % en 2016, 93 % en 2018 et 100 % en 2021. Bien que l’évaluation d’impact n’ait pas étudié l’incidence du CCEG sur les résultats réels « sur le terrain », il a été établi que la tenue d’une réunion ministérielle sur l’égalité des genres avant le Sommet et l’existence d’organes institutionnels liés à l’égalité des genres comme le CCEG ont contribué au respect des engagements5. D’autres facteurs ont eu un effet catalyseur, y compris l’établissement d’objectifs concrets par les dirigeantes et dirigeants de même que l’allocation de financements pour leurs engagements. S’y ajoutent l’adoption de dispositions sur leur mise en œuvre, la mention des engagements antérieures et la publication de données justificatives.
Incidence du Conseil consultatif sur l’égalité des genres
En comparant le texte des recommandations du CCEG et des déclarations finales des dirigeantes et dirigeants pour la période 2018-2024, un chevauchement notable a été constaté entre ces recommandations et les engagements des dirigeantes et dirigeants. Chaque année (sauf en 2020), ces derniers ont pris des engagements dans certains des domaines de l’égalité des genres sur lesquels s’est penché le CCEG, ce qui montre une corrélation entre ces recommandations et ces engagements. Ces engagements portaient sur un certain nombre de questions, y compris : l’éducation; la science, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM); l’inclusion numérique; le renforcement du pouvoir économique des femmes; la violence sexuelle et fondée sur le genre, en particulier dans les conflits et les contextes numériques; les changements climatiques et le secteur des soins de santé. Les recommandations du CCEG sont énumérées à l’annexe B.
Dans plusieurs de ces domaines, la formulation était assez précise pour indiquer un lien de causalité, et les entretiens avec les intervenants ont permis de confirmer que, dans certains cas, une recommandation du CCEG avait donné lieu directement à des engagements ou à des mesures pris par les dirigeantes et dirigeants.
En 2021, le CCEG a recommandé l’élaboration d’une nouvelle convention internationale pour lutter contre la violence sexuelle liée aux conflits. En réponse, les dirigeantes et dirigeants du G7 ont invité les ministres des Affaires étrangères et du Développement à réfléchir à la meilleure façon de renforcer l’architecture internationale pour lutter contre cette problématique. Par la suite, le Royaume-Uni a déployé des efforts en ce sens, mais n’a pas obtenu de soutien international pour une nouvelle convention. Il a cependant pris d’autres initiatives pour renforcer les efforts internationaux face à cette forme de violence dans le cadre de son Initiative de prévention de la violence sexuelle liée aux conflits.
En 2021, le CCEG a également souligné l’importance de relancer l’éducation mondiale en facilitant l’accès des filles après la pandémie de COVID-19. Le premier ministre britannique Boris Johnson s’est engagé à consacrer 430 millions de livres (£) supplémentaires pour aider les enfants les plus vulnérables, en particulier les filles, à accéder à l’école. Il a aussi profité de la première séance du Sommet du G7 pour mobiliser les dirigeantes et dirigeants de la planète afin de « reconstruire le monde en mieux pour tous ».
« Il sera tout simplement impossible de relever les défis dont nous avons discuté à Carbis Bay cet été – à savoir reconstruire en mieux après la pandémie de coronavirus et bâtir un avenir plus vert et plus prospère pour nous tous – si la moitié de la population mondiale n’est pas en mesure de jouer son rôle. C’est pourquoi j’ai convoqué un Conseil consultatif sur l’égalité des genres pour contribuer à placer les femmes et les filles au cœur de la présidence britannique du G7. Je suis extrêmement reconnaissant à toutes les personnes concernées de nous avoir aidés à atteindre cet objectif, en particulier à la présidente du CCEG, Sarah Sands, et au lauréat du prix Nobel de la paix, le Dr Denis Mukwege, qui se sont adressés à nous lors du sommet de juin dernier. Je suis également ravi de constater les engagements concrets du G7 qui en ont résulté, notamment en ce qui concerne la lutte contre la violence sexuelle liée aux conflits, la croissance de la scolarisation des filles et la réduction de la sous-représentation des femmes dans les STIM ».
– Le très honorable Boris Johnson, premier ministre du Royaume-Uni
En 2022, à la suite d’une recommandation répétée du CCEG visant à mesurer les progrès du G7 en matière d’égalité des genres, les dirigeantes et dirigeants se sont engagés à mettre en place le Tableau de bord du G7 sur les écarts entre les genres (ce que le W7 avait aussi recommandé). Depuis sa création en 2022, le Tableau de bord a produit des données chaque année. Il résulte d’une collaboration entre la présidence du G7 et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
« Je suis reconnaissant au Conseil consultatif sur l’égalité des genres du G7 (CCEG) de nous avoir donné l’élan nécessaire à l’élaboration en temps opportun de cet outil très utile [le Tableau de bord du G7 sur les écarts entre les genres]. Pour accomplir les tâches qui nous attendent, nous avons besoin du plein potentiel de l’humanité, lequel comprend la force, les idées et les connaissances des 4 milliards de femmes et de filles dans le monde ».
– Olaf Scholz, chancelier de la République fédérale d’Allemagne
Le Tableau de bord du G7 sur les écarts entre les genres a été adopté par le G7 en 2022. Il utilise un cadre d’indicateurs convenus pour mesurer les progrès réalisés par les membres du G7 dans la mise en œuvre de ses engagements en matière d’égalité des genres, ce qui permet de repérer les progrès réalisés et les retards accumulés. Le Tableau de bord est mis à jour chaque année par l’OCDE en collaboration avec la présidence du G7.
Dans quelques autres cas, la formulation des engagements des dirigeantes et dirigeants était assez précise pour suggérer un lien de causalité ou, du moins, pour démontrer une forte corrélation avec les recommandations du CCEG. Par exemple, en 2018, le CCEG a appelé les dirigeantes et dirigeants du G7 à « fournir un soutien stratégique et financier aux pays en développement et aux pays touchés par des conflits afin d’améliorer l’accès à un minimum de 12 années d’éducation gratuite, sûre, de qualité et favorisant l’égalité des genres. » Cet appel s’harmonise avec les recommandations de Malala Yousafzai, membre du CCEG et défenseure mondiale de l’éducation des filles. La même année, les dirigeantes et dirigeants du G7 ont, dans un geste historique, adopté la Déclaration de Charlevoix sur l’éducation de qualité pour les filles, les adolescentes et les femmes dans les pays en développement, et se sont engagés à améliorer l’accès à une éducation d’au moins 12 années pour tous et à supprimer les obstacles à une éducation de qualité pour les filles et les femmes, en particulier dans les situations d’urgence et dans les États fragiles et touchés par un conflit. En 2021, le CCEG a recommandé aux dirigeantes et dirigeants du G7 de soutenir la « campagne Parité d’ici 30 », lancée en 2018 avec le soutien d’Isabelle Hudon, alors coprésidente du CCEG. Par la suite, le communiqué du Sommet de 2021 a précisé : « Nous poursuivrons nos efforts pour faire progresser la campagne Parité d’ici 30 en faveur de l’égalité des genres dans le secteur de l’énergie. »
Bien que l’évaluation se soit concentrée sur les volets des dirigeantes et dirigeants, elle a également relevé des exemples de chevauchement important entre les recommandations du CCEG et les engagements pris les ministres, et, dans certains cas, montré une corrélation. Les ministres responsables de l’égalité des genres ont notamment pris des engagements qui correspondent aux priorités du CCEG, comme ceux liés à la prestation de soins, au renforcement du pouvoir économique des femmes, ainsi qu’à la santé et aux droits sexuels et reproductifs. Ces ministres ont également mentionné le CCEG dans leurs engagements et ont salué ses recommandations. Par exemple, en 2019, les ministres responsables de l’égalité des genres ont déclaré qu’ils « travailleraient à un partenariat pour l’égalité des genres, avec le soutien du Conseil consultatif pour l’égalité des genres, visant à prendre des engagements individuels afin d’améliorer le cadre juridique et politique ».
Outre les recommandations du CCEG, plusieurs facteurs contribuent à l’élaboration des engagements du G7 en matière d’égalité des genres. Plus important encore, le programme du G7 est élaboré par sa présidence, qui joue un rôle essentiel en décidant si l’égalité des genres sera une priorité – comme ce fut le cas en 2018 et en 2019 – et, le cas échéant, à quels écarts entre les genres il faudra s’attaquer. Étant donné que le fonctionnement du G7 est fondé sur le consensus, ces décisions vont au-delà des valeurs et des priorités de la présidence et englobent celles des autres membres. En outre, le programme et les résultats finaux du G7 bénéficient de la contribution d’intervenants externes, notamment les groupes de mobilisation, comme le W7.
Pour son efficacité, le CCEG est également tributaire du niveau de soutien qu’il reçoit de la présidence du G7. C’est en effet cette dernière qui détermine la quantité d’information communiquée au CCEG, y compris en ce qui concerne les priorités et les initiatives du G7. En accédant dès le début à cette information, le CCEG peut aligner ses recommandations sur le programme du G7, ce qui rend leur adoption d’autant plus probable. De plus, la présidence du G7 détermine la mesure dans laquelle le CCEG peut accéder aux décideurs, comme les dirigeantes et dirigeants, les ministres, les sherpas et les autres hauts responsables. Elle décide également si ses membres seront invités à examiner les projets de documents finaux. Dans les deux cas, l’évaluation montre que cet accès est essentiel pour que cet organe consultatif puisse influer sur les travaux du G7. Par exemple, pendant la présidence canadienne du G7 en 2018, les membres du CCEG ont été invités à signer un accord de confidentialité et de non-divulgation afin de prendre connaissance des priorités avant qu’elles ne soient rendues publiques. Cette mesure leur a aussi permis d’examiner les projets de documents finaux. Enfin, en produisant les versions préliminaires des documents et en menant les négociations sur les documents finaux du G7, la présidence joue un rôle essentiel en déterminant la mesure dans laquelle les recommandations du CCEG se traduiront par des engagements du G7.
Bien que l’évaluation démontre que le CCEG peut influencer les résultats, en fin de compte, quel que soit le degré de compétence et de mobilisation de ses membres, son influence dépend du soutien et de la réceptivité de la présidence et des autres membres du G7.
L’évaluation montre également que le CCEG constitue une plateforme unique pour discuter des questions d’égalité des genres au sein du G7. Une fois que le CCEG est convoqué, on s’attend à ce que le G7 prenne en compte les aspects liés aux différences entre les genres dans les questions inscrites à son ordre du jour, ce qui accroît la pression exercée sur la présidence du G7 pour qu’elle obtienne des résultats concrets. Toutefois, le CCEG contribue également à maintenir ces questions à l’ordre du jour, quels que soient les résultats obtenus.
Enfin, le fait que le CCEG se réunisse année après année peut être interprété comme une confirmation de l’engagement fondamental du G7 en faveur de l’égalité des genres au cours de la période visée par la présente évaluation.
« Nous, les dirigeantes et dirigeants, reconnaissons que l’égalité des genres est essentielle à la pleine et égale jouissance de tous les droits fondamentaux et à la réalisation d’un développement et d’une paix durables. Nous saluons la Déclaration de Paris sur l’égalité entre les femmes et les hommes, adoptée par les ministres de l’Égalité des genres du G7 en mai 2019. Nous avons été informés par des représentants du Conseil consultatif sur l’égalité des genres. Nous soulignons l’importance d’une véritable consultation avec la société civile dans son ensemble pour adopter les bonnes pratiques des lois nouvelles et innovantes en matière d’égalité des genres ».
– Déclaration des dirigeantes et dirigeants du G7 sur l’égalité des genres et le renforcement du pouvoir des femmes
Atouts et défis du Conseil consultatif sur l’égalité des genres
Dans le cadre de l’évaluation, les intervenants ont indiqué un certain nombre d’atouts du CCEG et les défis auxquels il est confronté.
Atats
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Mandat unique : Le CCEG est investi d’un mandat unique et précieux pour le G7. Son rôle consultatif complète le travail de plaidoyer des groupes de mobilisation du G7, comme le W7. La proximité du CCEG avec la présidence du G7, le fait que ses recommandations s’adressent principalement aux dirigeantes et dirigeants et le profil public de certains de ses membres sont autant d’éléments qui créent un effet de levier. Lorsque le CCEG fonctionne comme prévu, il éclaire et élargit l’espace de discussion sur l’égalité des genres dans le cadre du G7 et montre au monde entier ce à quoi peut ressembler le féminisme sur la scène internationale. La capacité du CCEG à favoriser l’intégration de l’égalité des genres dans toutes les initiatives du G7 peut contribuer à garantir de meilleurs résultats pour tous. Pour étayer ses recommandations, le CCEG recueille des données sur les écarts entre les genres au sein du G7, en plus des données faisant l’objet d’un suivi dans le Tableau de bord, et conseille le G7 sur la manière de s’attaquer à ces inégalités. Enfin, le fait que les membres du G7 soient plutôt des pays d’optique commune, confrontés à des défis comparables en matière d’égalité des genres, crée un contexte exceptionnellement propice à l’apprentissage mutuel et à l’action coordonnée.
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Expertise indépendante : Bien qu’il occupe une place unique, le CCEG est indépendant. Il sert de centre d’expertise qui met en lumière des sujets de préoccupation en formulant des recommandations, en rédigeant des rapports et en émettant une déclaration publique dans le contexte de la COVID-19 en 2020.6
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Diversité et profil public des membres : La diversité des membres du CCEG, issus de différents secteurs (entreprises, milieu universitaire, société civile et gouvernements), de différentes régions géographiques et, la plupart du temps, de différents genres, contribue à la légitimité de ses recommandations. Le fait que les membres soient des experts renommés et possédant un bon réseau dans leur domaine, dont beaucoup ont un profil public, offre des possibilités de sensibilisation du public, facilite l’accès aux décideurs du G7 (comme les dirigeantes et dirigeants et les ministres) et donne plus de poids à leurs recommandations, ce qui augmente leurs chances d’être adoptées. Par ailleurs, la vaste expertise multidisciplinaire du CCEG et la prérogative de la présidence du G7 d’en choisir les membres permettent au CCEG d’harmoniser ses recommandations avec les priorités du G7 – qui changent d’année en année avec les présidences tournantes – et de s’assurer qu’il est bien positionné pour favoriser l’intégration de l’égalité des genres dans l’ensemble du programme du G7.
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Levier de responsabilisation : Comme indiqué précédemment, le Tableau de bord du G7 sur les écarts entre les genres – que le CCEG soutient activement – a introduit un système de suivi et de reddition de comptes qui se concentre sur l’égalité des genres et renforce le Groupe de travail sur la responsabilisation du G7 et ses rapports annuels. Mais le CCEG est aussi un levier de responsabilisation : une fois qu’il est convoqué, on s’attend à ce que le G7 prenne en compte les questions de genre, ce qui ajoute un niveau de pression sur la présidence pour obtenir des résultats concrets, renforcé par la nature publique de ses recommandations. Plus généralement, le CCEG contribue à faire en sorte que l’égalité des genres reste à l’ordre du jour du G7. Même lorsque l’égalité des genres n’est pas une priorité à part entière du programme du G7 ou lorsque les recommandations du CCEG n’ont qu’une influence limitée sur les résultats des dirigeantes et dirigeants et des ministres du G7, le CCEG contribue à maintenir le dialogue, même si c’est à huis clos. Le fait que le CCEG existe toujours après 7 ans est, d’une certaine manière, un succès en soi, qui démontre que, pendant la période d’évaluation, le G7 a reconnu le rôle central et l’importance de l’égalité des genres, notamment par rapport aux autres questions à son ordre du jour.
« On ne peut pas mettre en œuvre ce qu’on ne sait pas mesurer! »
– Isabelle Hudon, présidente du CCEG de 2018
Défis
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Calendrier : En raison du temps que prend le processus annuel de désignation et de nomination de ses membres, le CCEG est souvent convoqué plusieurs mois après la fin de la présidence du G7. Ces délais limitent la capacité du CCEG à formuler des recommandations concrètes avant le sommet des dirigeantes et dirigeants, qui a lieu à mi-parcours de l’année de la présidence. Ils limitent également l’utilité des rapports du CCEG, qui contiennent, entre autres, des précisions sur ses recommandations ainsi que des données et des études de cas. Bien que ces rapports constituent de sérieux documents de référence pouvant être utilisés par les futures présidences du G7 et d’autres tribunes internationales, leur version finale paraît généralement en fin d’année, ce qui est trop tard pour influencer les résultats du G7.
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Ressources : Compte tenu du caractère honorifique de la participation au CCEG, il est essentiel de prévoir des ressources financières pour financer les déplacements des membres du CCEG aux réunions du G7 et du CCEG. Pendant les années où ce financement n’a pas été disponible, les membres ont remarqué des conséquences négatives sur la mobilisation et les résultats du CCEG. En pratique, on demande aux membres du CCEG, qui sont censés assumer leurs propres dépenses, de « payer pour s’exprimer ». En outre, les membres perçoivent le manque de ressources allouées au financement des travaux du CCEG comme un manque d’intérêt de la part de la présidence du G7 pour promouvoir l’égalité des genres. Les ressources nécessaires à la création d’un secrétariat du CCEG, qui peut ensuite appuyer le CCEG, sont également essentielles. Comme les femmes représentent une écrasante majorité des membres du CCEG, l’allocation de ressources ciblées pour soutenir les travaux du CCEG pourrait également contribuer à lutter contre un préjugé culturel tenace concernant la valeur du travail des femmes.
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Communications : La portée et l’efficacité du CCEG sont limitées par l’absence d’un site Web distinct et permanent, qui servirait de dépôt et permettrait de conserver l’historique de ses travaux. La portée du CCEG est encore plus limitée les années où il n’adopte aucune stratégie de communication pour promouvoir ses recommandations.
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Membres : Étant donné que les membres ne sont pas rémunérés et qu’ils fournissent volontairement leur expertise, leur participation aux réunions et aux groupes de travail varie, ce qui limite le champ d’expertise et entraîne une répartition inégale du travail entre les membres. Bien que la composition intersectorielle du CCEG – qui compte des universitaires et des représentants du secteur privé – soit un atout, certains membres manquent parfois d’expérience en matière de politique multilatérale ou de travail de plaidoyer.
Recommandations des intervenants pour maximiser les retombées du Conseil consultatif sur l’égalité des genres
Dans le cadre de l’évaluation, les intervenants ont recensé un certain nombre de recommandations visant à maximiser les retombées du CCEG.
Recommandations pour la présidence du G7
Planification
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Convoquer le CCEG le plus tôt possible au cours de l’année de présidence afin de lui donner suffisamment de temps pour élaborer ses recommandations avant le sommet des dirigeantes et dirigeants.
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Mettre en place un secrétariat consacré au CCEG, installé dans les mêmes locaux que l’équipe du sherpa de la présidence, afin de garantir au CCEG l'accès à l'équipe sherpa tout en préservant son indépendance. Mettre en place ce secrétariat en même temps que les autres unités de l’équipe du sherpa pour favoriser l’harmonisation et les accès dès le début.
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Doter le secrétariat du CCEG de ressources humaines et financières suffisantes pour appuyer de manière adéquate les travaux du CCEG, notamment les ressources nécessaires pour permettre aux membres d’assister en personne aux réunions du G7 et du CCEG et, le cas échéant, de mettre en place un site Web consacré au CCEG.
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Veiller à ce que les informations sur le programme et les priorités du G7 circulent de manière cohérente et ouverte afin que le CCEG puisse prendre des décisions éclairées sur l’objectif de ses recommandations
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Soutenir la participation du CCEG à tous les volets du G7 (ce qui va des groupes de travail aux dirigeantes et dirigeants et leurs sherpas, en passant par les ministres) afin de favoriser l’intégration de l’égalité des genres dans l’ensemble du programme du G7, et veiller à ce que les volets concernés par la mise en œuvre des priorités de la présidence soient bien informés du mandat du CCEG et communiquent avec le secrétariat de ce dernier.
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Envisager de soutenir un site Web géré de manière indépendante et consacré aux recommandations et aux rapports du CCEG, afin de garantir que ces ressources sont facilement accessibles aux futures présidences et au public. Cette recommandation pourrait accroître les retombées du CCEG; assurer une continuité d’une année à l’autre et promouvoir l’engagement du G7 en faveur de l’égalité des genres; et contribuer à faire connaître plus largement le CCEG, car il n’est pas bien connu ou compris en dehors des personnes qui y participent directement.
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Élaborer une stratégie de communication pour promouvoir les recommandations du CCEG.
Tableau de bord du G7 sur les écarts entre les genres
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Inviter le CCEG à soutenir l’élaboration et la mise à jour régulières des indicateurs du Tableau de bord.
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Intégrer les données du Tableau de bord dans les rapports annuels du CCEG de manière cohérente et régulière afin de renforcer le suivi et la reddition de comptes du G7.
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Discuter de l’absence de données comparables au sein du G7 dans des domaines critiques – comme le partage égal du travail non rémunéré entre les femmes et les hommes, une définition complète de la violence fondée sur le genre et la place les femmes dans l’IA – afin que tous les membres du G7 collectent ces données.
Recommandation pour le secrétariat du Conseil consultatif sur l’égalité des genres
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Assurer le secrétariat du CCEG, notamment en organisant les réunions du CCEG (au sein de groupes de travail ou entre tous les membres) et en contribuant à l’élaboration de ses recommandations, tout en collaborant avec la présidente du CCEG et les groupes de travail, qui dirigent l’élaboration des recommandations.
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Organiser au moins une réunion en personne du CCEG le plus tôt possible dans l’année, car cela est essentiel pour établir une dynamique de travail cohérente et productive.
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Assurer la liaison entre le CCEG et la présidence du G7 afin que le CCEG ait accès aux réunions du G7 qui le concerne, notamment les réunions ministérielles et le Sommet des dirigeants, ainsi qu’aux ébauches de déclarations du G7 et aux autres documents finaux, de manière à ce qu’il puisse apporter sa contribution en amont des négociations sur les textes.
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Travailler de manière stratégique pour s’assurer que l’expertise du CCEG débouche sur des recommandations pertinentes susceptibles d’influencer les résultats en matière de politiques.
Recommandations pour la présidence du G7 et le secrétariat du Conseil consultatif sur l’égalité des genres
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Définir clairement le rôle et les attentes des présidentes et des membres du CCEG lorsqu’ils sont invités à se joindre au CCEG, afin qu’ils soient conscients du temps et des efforts nécessaires.
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Lors du choix des membres du CCEG, donner la priorité à l’expertise nécessaire à l’orientation et aux objectifs du programme de la présidence du G7, afin de permettre l’analyse de la perspective des femmes dans les domaines thématiques prioritaires du G7 et de favoriser l’intégration de l’égalité des genres.
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Nommer des membres renommés et possédant un bon réseau dans leur domaine d’expertise et veiller à ce qu’au moins la présidente ait un profil public, afin de leur garantir un accès aux décideurs, notamment au niveau des dirigeantes et dirigeants, et d’augmenter leur influence.
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Inciter les pays du G7 à promouvoir la diversité dans leurs choix de membres – y compris en désignant des hommes qui sont des alliés et des personnes provenant de pays du Sud – afin de contrer les faux discours qui prétendent que le genre est une construction occidentale et une question réservée aux femmes, et d’accroître la légitimité du CCEG.
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S’efforcer d’intégrer des membres anciens et nouveaux afin d’assurer la continuité des activités ainsi qu’une expertise pertinente pour le programme annuel du G7. Le mandat actuel du CCEG, qui prévoit la nomination de 8 membres pour un mandat de 2 ans, peut contribuer à résoudre le problème du respect des délais en permettant à la présidence du G7 de communiquer plus tôt avec le CCEG et à assurer la continuité des activités, car cette durée de mandat facilite l’organisation plus rapide de l’ordre du jour et des méthodes de travail du CCEG. Idéalement, les nominations de membres pour 2 ans seraient échelonnées afin de maximiser les chevauchements et la continuité des activités entre les présidences.
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Nommer au moins un représentant du W7 au CCEG pour servir de liaison entre les défenseurs de l’égalité des genres et les groupes communautaires, et pour veiller à ce que chacune des deux entités puisse appuyer les efforts de l’autre. À cette fin, des consultations régulières avec le W7 devraient être mises en place, par exemple en encourageant les membres du CCEG à communiquer avec les représentants du W7 de leur pays respectif lorsqu’ils apportent leur contribution.
Méthodes de travail du CCEG
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Organiser une réunion en personne du CCEG au début de l’année de la présidence du G7 afin d’établir dès le départ des relations solides et une dynamique de travail productive entre les membres.
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Entamer les travaux d’élaboration des recommandations dès que possible afin de permettre au CCEG d’en produire une version définitive avant le sommet des dirigeantes et dirigeants.
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S’efforcer de faire participer le plus grand nombre possible de membres du CCEG aux réunions du G7 afin d’accroître la représentation et la diversité des participants et, en fin de compte, de maximiser leur incidence.
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Encourager et soutenir les activités de plaidoyer des membres du CCEG auprès de leurs gouvernements, en particulier les membres désignés par les pays du G7 qui peuvent avoir accès à l’équipe du sherpa de leur pays, ce qui favorisera la mise en œuvre des recommandations du CCEG. Ces activités de plaidoyer devraient faire partie de la description du rôle figurant dans la lettre d’invitation à devenir membre du CCEG.
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Se demander si les rapports annuels sont des outils utiles, étant donné que leurs retombées sont réduites en raison du temps nécessaire à leur rédaction, de leur diffusion limitée, de l’absence de discussions de suivi et de leur publication tardive – après des activités importantes comme le sommet et les réunions ministérielles. Comme il peut être difficile de publier ces rapports plus tôt en raison des délais serrés, l’élaboration d’une stratégie de communication visant à mieux les faire connaître pourrait en accroître la valeur.
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Élaborer un guide pratique qui pourrait être adopté par les fonctionnaires du G7, compléter le mandat du CCEG et comprendre, entre autres, un échéancier pour la mise en place d’un secrétariat, des paramètres pour le soutien financier, le rythme des réunions et des accords de confidentialité. Cela permettrait d’assurer un soutien cohérent et adéquat aux activités du CCEG et de maximiser son efficacité et sa valeur ajoutée pour la présidence du G7.
Recommandations pour la présidente du Conseil consultatif sur l’égalité des genres
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Jouer un rôle de premier plan dans l’élaboration d’une vision claire, ciblée et cohérente du CCEG, et communiquer activement et régulièrement avec le secrétariat et l’équipe du sherpa, y compris avec le sherpa, idéalement à partir de janvier, afin de défendre et de réaliser le mandat du CCEG.
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Veiller à ce que les membres du CCEG soient bien informés des priorités de la présidence du G7 afin de définir le champ d’action du CCEG et d’optimiser sa pertinence et son incidence.
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Guider les membres dans l’élaboration de recommandations ciblées, précises et réalistes (moins il y en a, mieux c’est!).
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Envisager de sensibiliser le public, notamment en faisant appel aux médias traditionnels et en utilisant les médias sociaux de façon efficace, afin de mieux faire connaître les travaux en matière d’égalité des genres et la reddition de comptes du G7, et de promouvoir une optique féministe.
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S’engager à prendre en considération l’intersectionnalité pour veiller à ce que les recommandations du CCEG tiennent compte des besoins de tous les genres. La reconnaissance des défis auxquels font face d’autres groupes confrontés à la discrimination permet de favoriser une action commune et coordonnée avec les intervenants qui œuvrent à la promotion de l’égalité des genres, notamment les militants et les praticiens.
Recommandations pour le secrétariat et la présidente du Conseil consultatif sur l’égalité des genres
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Envisager d’élargir le champ d’action du CCEG au-delà du G7 afin d’y inclure la collaboration avec la Commission de la condition de la femme des Nations Unies, des décideurs de pays non membres du G7 et des représentants de la société civile, notamment en consultant régulièrement les groupes de mobilisation du G7 concernés. Cette mesure permettrait de mieux faire connaître les travaux du CCEG et les efforts du G7 pour combler les écarts entre les genres.
Annexe A - Évaluation d’impact du Conseil consultatif sur l’égalité des genres : questions d’entretien
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La présidence du G7 a-t-elle formulé une vision claire du rôle du CCEG et de ses modalités de participation?
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Selon vous, quelle a été l’efficacité du CCEG pour veiller à ce que les considérations liées à l’égalité des genres fassent partie du processus et des résultats de la présidence du G7? Avez-vous le sentiment que les activités et les recommandations du CCEG ont été pertinentes et déterminantes en ce qui a trait aux engagements pris par les dirigeantes et dirigeants ou par les ministres ou à leurs résultats? Pourriez-vous nous donner un exemple?
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Si oui, quels sont les facteurs ayant permis d’obtenir ces résultats (p. ex. : aspects organisationnels liés à l’accès aux décideurs et à la capacité de plaider en faveur du CCEG; fréquence ou format des réunions; accès aux décideurs; services de secrétariat; influence de chaque membre du CCEG; collaboration avec la société civile)?
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Si non, quels ont été les obstacles?
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Quels sont les principaux atouts du CCEG? Y a-t-il des domaines qui pourraient être améliorés?
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Dans le contexte de la réaction croissante contre les objectifs progressistes en matière d’égalité des genres au sein de diverses instances multilatérales, quelles sont l’importance et la pertinence du CCEG pour les travaux du G7, et pourquoi?
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Avez-vous d’autres commentaires à nous communiquer?
Annexe B - Liste des rapports et recommandations du Conseil consultatif sur l’égalité des genres
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Faire de l’inégalité des sexes une histoire du passé : Recommandations du Conseil consultatif sur l’égalité des sexes pour la présidence canadienne du G7 – Canada, Juin 2018
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• Appel à l’action du G7 : Une situation extraordinaire exige une solidarité-sans précédent – déclaration publiée par les membres du Conseil consultatif sur l’égalité des genres de 2018 et 2019 – U.S., Avril 2020 (en anglais seulement)
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Recommandations du Conseil consultatif sur l’égalité des genres pour 2021 aux dirigeantes et aux dirigeants du G7 – U.K., Juin 2021 (en anglais seulement)
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GEAC Report 2022: A Shared Vision for Gender Equality – Germany, Decembre 2022 (en anglais seulement)
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L’intégration de la dimension de genre pour une société inclusive, pacifique et juste : Recommandations du CCEG 2023 aux dirigeantes et dirigeants du G7 – Japan, Mai 2023 (en anglais seulement)
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• Besoins mondiaux Leadership et expérience des femmes : recommandations du CCEG 2024 – Italy, Juin 2024 (en anglais seulement)
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Recommandations du Conseil consultatif sur l’égalité des genres aux dirigeantes et aux dirigeants du G7 : agir pour un avenir égalitaire, sûr et prospère – Canada, Juin 2025
