
Lutte contre la répression transnationale
Les attaques liées à la répression transnationale mobilisent des stéréotypes et des perspectives de genre. Pour fournir une réponse efficace, le G7 doit clairement et explicitement intégrer une analyse comparative entre les sexes.
Recommandations
Sensibiliser le public aux aspects de la répression transnationale qui sont fondés sur le genre
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Inclure la dimension de genre dans la définition de la répression transnationale, en prenant en considération la manière dont les défenseurs et les défenseures des droits de la personne, les politiciens et les politiciennes, les journalistes, les militants et les militantes LGBTQIA+1 ainsi que les autres dissidents et dissidentes sont ciblés différemment, selon qu’ils sont hommes ou femmes.
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Intégrer une perspective tenant compte de la différence entre les genres dans toutes les initiatives de sensibilisation du public en soulignant comment la répression transnationale touche les personnes différemment selon leur identité de genre et leur orientation sexuelle, et comment les responsables de la répression transnationale exploitent les normes et les stéréotypes de genre, notamment en recourant à des attaques fondées sur le genre à l’encontre des femmes en exil.
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Faire participer les médias de service public pour veiller à ce que les entreprises de technologie disposent d’un contenu fiable qu’elles peuvent regrouper sous une forme lisible par le public.
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Encourager les universités à intégrer les dimensions de genre dans leur analyse et dans leur réponse, en tenant compte des situations diverses des femmes et des personnes LGBTQIA+ dans le corps étudiant et le corps professoral.
Renforcer la capacité des gouvernements et des organisations de la société civile à répondre aux aspects genrés de la répression transnationale
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Former les fonctionnaires des pays membres du G7 (y compris le personnel responsable de l’application de la loi, de l’immigration, des ambassades et de la surveillance technologique) aux dimensions de genre de la répression transnationale.
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Veiller à ce que les nouveaux protocoles et outils de réponse du G7 abordent explicitement les dimensions de genre de la répression transnationale (y compris les perspectives des survivantes et des survivants) et renferment des mesures concrètes visant à garantir une meilleure compréhension de toutes les formes de répression transnationale. Inclure des marqueurs concrets pour désigner les formes genrées de répression transnationale, telles que les campagnes de dénigrement sexualisé, les menaces liées aux enfants ou le ciblage fondé sur l’honneur.
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Veiller à ce que le Mécanisme de réponse rapide du G7 et tout autre mécanisme de réponse soutenu par les membres du G7 incluent des données ventilées selon le sexe, le genre, l’âge et autres aspects clés de la diversité, ainsi que des études de cas anonymes sur la répression transnationale fondée sur le genre.
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Financer la recherche sur les dimensions de genre de la répression transnationale, y compris dans les domaines où les vulnérabilités fondées sur le genre sont souvent exploitées, notamment la traite des personnes, le crime organisé transnational et les flux financiers illicites.
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Augmenter le financement des organisations féministes et LGBTQIA+, y compris celles qui mènent leurs activités sous des régimes autoritaires et dans des communautés de la diaspora, et faire participer ces organisations à l’analyse de la répression transnationale et à la réponse connexe.
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Mettre en place des cadres de protection exhaustifs (c’est-à-dire des protections juridiques, des mesures d’application de la loi, des services de renseignement, des mesures de cybersécurité, et des services de soutien social) pour les militants et les militantes à risque ainsi que pour leurs familles.
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Mettre à jour les directives nationales sur le soutien aux défenseures des droits de la personne afin d’y inclure la réponse à la répression transnationale.
Justification
Les personnes LGBTQIA+, les femmes issues de minorités raciales et ethniques et les personnes vivant avec un handicap risquent davantage d’être à la fois ciblées et touchées de manière disproportionnée par la répression transnationale. De nombreux dirigeants ou dirigeantes autoritaires et populistes d’aujourd’hui s’appuient sur l’hypermasculinité et le discours misogyne pour consolider leur soutien et faire taire leurs critiques. Les femmes qui s’expriment ouvertement et qui remettent en cause les privilèges patriarcaux sont perçues comme des menaces et sont la cible d’insultes, d’abus et d’intimidation physique. En 2024, Women Press Freedom a recensé 67 cas de répression transnationale contre des femmes journalistes, contre 19 en 2023. Cette escalade met en évidence la nécessité d’une sensibilisation et d’une préparation accrues du public dans les pays d’accueil.
L’intégration de considérations liées au genre dans les efforts visant à contrer la répression peut permettre aux groupes marginalisés de se prendre en charge et améliorer leur résilience. La sensibilisation du public favorise la compréhension, ce qui permet aux personnes touchées par la répression transnationale d’obtenir du soutien. Le renforcement des capacités des gouvernements et des organisations de la société civile (OSC) au moyen de formations et de trousses d’outils garantit l’efficacité des réponses à la répression transnationale pour ce qui est des dimensions de genre. Le financement de la recherche et la collaboration avec les OSC permettent d’apporter des solutions complètes et éclairées par le monde réel.
Note de bas de page
[1] Personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenre, queer, intersexuées, asexuelles et autres.
