
Femmes, paix et sécurité
Partout dans le monde, le nombre de conflits armés s’accélère, et la plupart des accords de paix ne durent même pas 5 ans1. En 2023, le nombre de femmes tuées dans les conflits armés a doublé, et les violences sexuelles ont augmenté de 50 %2. Chaque membre du G7 a adopté un plan d’action national sur les femmes, la paix et la sécurité (FPS), et le CCEG les invite à appliquer ces plans lorsqu’ils répondent aux conflits et à la violence.
Recommandations
Garantir une participation importante des femmes à tous les niveaux de décision dans tous les aspects de la consolidation de la paix
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Inclure les femmes consolidatrices de la paix dans les discussions du G7 sur l’Afghanistan, la RDC, Israël/la Palestine, le Myanmar, le Soudan, l’Ukraine et d’autres contextes fragiles et touchés par des conflits, y compris lors de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères.
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Éliminer les obstacles systémiques qui entravent la participation des femmes aux processus de paix, tels que les lois discriminatoires, les normes culturelles et le manque d’infrastructures de soutien comme la garde d’enfants, en veillant à ce que la voix des femmes soit entendue et valorisée.
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Financer les organisations locales de consolidation de la paix dirigées par des femmes, qui mènent souvent des efforts de médiation et de facilitation essentiels, et contribuent à renforcer la résilience des collectivités face à la propagation des conflits et de l’extrémisme.
Lutter contre l’impunité liée aux violations des droits des femmes, y compris les violences sexuelles liées aux conflits
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Faire respecter le droit international humanitaire et le droit international en matière de droits de la personne.
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Appliquer les lois nationales et internationales qui criminalisent les violences sexuelles, et veiller à ce que les responsables rendent compte de leurs actes.
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Financer des services complets axés sur les survivants et les survivantes, notamment des soins de santé physique et mentale, une assistance juridique et un soutien économique.
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Sanctionner les personnes et les entités responsables de violences sexuelles dans les conflits.
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Intégrer le cadre du programme FPS dans les politiques et les programmes relatifs à la défense, à la diplomatie, au développement et à l’intervention en cas de crise, y compris les catastrophes naturelles, les déplacements de population et la dégradation de l’environnement.
Justification
Il est prouvé que, lorsque les femmes participent aux négociations de paix, les accords sont plus susceptibles d’être conclus, mis en œuvre et maintenus. Plus précisément, un accord de paix a 35 % de chances supplémentaires de durer au moins 15 ans lorsque les femmes y participent de manière importante3. Les femmes apportent des points de vue uniques et s’attaquent souvent aux causes profondes des conflits, telles que les inégalités sociales et économiques, ce qui contribue à la stabilité à long terme. Cet aspect est plus important que jamais, car les dépenses militaires ne cessent d’augmenter à l’échelle mondiale.
Le recours à la violence sexuelle dans les conflits est une stratégie délibérée utilisée pour terroriser et déstabiliser les communautés, qui prévaut aujourd’hui en RDC, en Israël/Palestine, au Myanmar, au Soudan, en Ukraine et dans d’autres conflits où elle a été utilisée comme une arme de guerre délibérée. La lutte contre l’impunité de ces violations, y compris par des sanctions, est cruciale pour la justice et la dissuasion. En apportant des mesures de soutien complet aux survivants et aux survivantes, non seulement on les aide à se rétablir, mais on leur donne aussi les moyens de participer aux processus de consolidation de la paix, aux efforts de relèvement après un conflit et à la société dans son ensemble.
Note de bas de page
[1] University of Chicago, Pearson Global Forum, 2024.
[3] ONU Femmes, Facts and Figures
